Le Conseil régional du Centre-Ouest et la commune de Poa ont reçu la visite d’une délégation de la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) au Burkina Faso, accompagnée des mandataires du programme d’appui à la Décentralisation et à la Participation citoyenne, phase 3 (DEPAC-3), le mardi 30 janvier 2024. Cette mission de suivi et de supervision des activités du programme a permis de visiter des réalisations et d’échanger avec leurs bénéficiaires.
La mise en œuvre de la troisième phase du programme d’appui à la Décentralisation et à la Participation Citoyenne phase 3 (DEPAC-3), financé par le Coopération suisse, s’inscrit dans une logique de continuité, de consolidation et de transfert des acquis des deux phases précédentes aux structures étatiques en charge de la décentralisation. Cette troisième phase est construite autour de deux axes, à savoir la « Participation citoyenne et redevabilité, y compris cohésion sociale et promotion de la paix, ainsi que l’appui à Agence nationale d’Appuis au Développement des Collectivités Territoriales (ADCT) » et l’« Assistance à la planification économique et à la maîtrise d’ouvrage des collectivités territoriales, y inclus leur capacité de réponse aux défis humanitaires ainsi que l’appui à l’ADCT ». Ces deux axes sont mis en œuvre respectivement par le Laboratoire Citoyennetés et le consortium HELVETAS-GAC (GEDES-ACADE-CAGECT/bc). Dans le but de constater de visu les réalisations, une délégation de la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) au Burkina Faso, accompagnée des mandataires du programme, a fait une visite terrain le mardi 30 janvier 2024 à Koudougou et Poa.
Le Conseil régional du Centre-Ouest a pu faire plusieurs réalisations grâce à DEPAC
À Koudougou, la mission a échangé avec une équipe de la Délégation spéciale régionale du Centre-Ouest. Son premier vice-président, Issa SIEMDÉ, a reçu les visiteurs du jour. Les échanges ont porté sur les acquis du programme DEPAC. Et c’était, par la même occasion, le lieu pour la mission de prendre connaissance du contexte réel de sa mise en œuvre. En termes d’acquis pour le Conseil régional, dans le domaine de la gouvernance il est ressorti que le programme a permis d’accroître la participation citoyenne et la redevabilité et de promouvoir la paix et la cohésion sociale.
Dans le domaine socio-économique, DEPAC a favorisé la réalisation d’écoles, de forages, de centres de santé, de boutiques de rue et des pistes rurales par la méthode Haute Intensité de Main d’Œuvre (HIMO), etc. Ce fut le lieu pour M. SIEMDÉ de remercier la Coopération suisse pour ces investissements qui interviennent en dépit du contexte sécuritaire que traverse le pays.
A Poa, la méthode HIMO promue par HELVETAS a fait du désenclavement une réalité
Après Koudougou, le cap a été mis sur Poa. Dans la commune de Poa, la mission a visité une piste rurale réalisée suivant la méthode HIMO par HELVETAS. Longue de 3,9 kilomètres, la piste réalisée en 2021 relie les villages de Worodo-Noessin-Gogo. Dans les villages traversés par la piste, c’est une population enthousiaste, avec au premier plan les femmes ayant aidé à la réalisation de la piste, qui a accueilli la délégation. « L’argent que nous avons eu à travers la réalisation de la piste nous a beaucoup aidées. Nous avons pu injecter ces fonds dans l’achat de volaille et de petits ruminants pour faire de l’élevage ; et mieux, nous avons pu aider nos époux dans la scolarisation des enfants », a lancé la représentante des femmes de Noessin. De quoi réjouir Sélina BEZZOLA, responsable du domaine gouvernance et démocratie de la Coopération suisse au Burkina Faso, qui n’a pas caché sa satisfaction.
Sélina BEZZOLA, responsable du domaine gouvernance et démocratie de la Coopération suisse au Burkina Faso
« Pour moi, ce qui était plus intéressant à voir, c’est l’engagement de la population. Les infrastructures ne sont pas seulement construites et mises à disposition, mais il y a vraiment toute une organisation autour de sa gestion, son entretien et sa maintenance.
Il est vrai que certaines infrastructures datent de 2016-2017, mais on voit aujourd’hui qu’elles sont en bon état, sont utilisées et que la population est contente. On peut dire que ce sont des projets qui ont vraiment réussi. »
L’appui suisse, c’est aussi la réalisation de centres de santé pour améliorer l’accessibilité des populations aux services de santé
Après la visite de la piste rurale, la délégation a rejoint le village de Yaoghin. Là, un Centre de santé et de promotions sociale (CSPS) a été visité. Réalisé en 2017 par le Consortium GAC, le CSPS comprend une maternité, un dispensaire, un dépôt MEG (Médicaments essentiels génériques), un logement + cuisine, et des latrines. « Il permet d’améliorer l’accessibilité des populations de Yaoghin et des villages voisins aux services de santé », a fait savoir le major du CSPS, Mannin BOUDA. Et cela se traduit par le fort taux de fréquentation du centre de santé, selon le major, qui ajoute plus loin que le CSPS reçoit en moyenne 4 à 5 femmes par semaine pour accouchement.
Des panels de contrôle citoyen installés pour promouvoir la gouvernance locale
À un jet de pierre de Yaoghin, à Poa, la délégation a échangé avec les membres du panel de contrôle citoyen de la commune. Le panel, ce regroupement d’Organisations de la société civile (OSC), a été mis en place par le Laboratoire Citoyennetés (LC). Cela dans la logique de mieux structurer leur participation à la gestion des affaires publiques locales à travers des initiatives de contrôle citoyen. La rencontre a aussi permis d’échanger avec les comités d’auto-évaluation et de Gestion-Entretien-Maintenance (GEM), mis en place par le Consortium GAC.
« Je suis très satisfaite », a lancé Mme BEZZOLA à la fin de la visite. A Barbara Dietrich, Directrice des programmes internationaux en Suisse, de compléter : « Jusque-là, c’était de loin que je lisais ce qui se passait dans le cadre des réalisations de DEPAC. Et maintenant j’ai pu constater de visu et comprendre ce qui a été réalisé. C’était très intéressant pour moi de constater les réalisations. Ça m’a fait plaisir de voir les projets mis en œuvre, de rencontrer nos partenaires, mais surtout de savoir que les réalisations sont bénéfiques aux populations ». Pour sa part, Adam DIOUF, la directrice pays de HELVETAS/Burkina Faso, a fait remarquer qu’à chaque fois qu’elle est sur le terrain, la première question qu’elle se pose est de savoir si les mandataires sont pertinents. « Et la réponse à cette question, c’est oui, nous sommes pertinents », se convainc-t-elle, plus loin.
Adam DIOUF, directrice pays de HELVETAS/Burkina Faso
« D’abord, quand on regarde les pistes rurales, ce sont les citoyens eux-mêmes qui nous disent que grâce à elles, ils se déplacent, les femmes peuvent accoucher dans un centre de santé, les hommes et les marchandises peuvent circuler. Donc c’est véritablement le désenclavement et la cohésion sociale que cela permet. Ensuite, nous avons vu des infrastructures socio-économiques, et ça m’a permis d’apprendre ce que le consortium GAC fait. Enfin, avec le Laboratoire Citoyennetés nous avons échangé avec le panel qui intervient dans l’ancrage de la gouvernance. »
Rappelons que parmi les mandataires de DEPAC-3, HELVETAS est le lead et assure la coordination générale des mandataires en tant qu’interlocuteur unique auprès de la DDC et de l’État. Cette sortie terrain entre dans le cadre de la mise en œuvre du programme DEPAC-3, financé par la Coopération suisse.
Aziz KABORÉ, Observateur Civitac, Koudougou
Pris sur www.civitac.org